Augmentation des impôts locaux de 18% ?
Suite à l'étude menée par un cabinet spécialisée pour le compte des trois communes Evian, Publier et Thonon la réalisation d'un nouveau stade à Thonon ou même dans le Chablais semble totalement irréaliste compte tenu des contraintes et surtout du coût de l'opération.
Les trois conseils municipaux réunis, ensemble en séance privée, pour la présentation de l'étude sont tombés d'accord sur ce point sans aucune ambiguïté. Seules une à deux personnes arrivées très en retard en milieu de séance et donc ayant loupé la moitié des explications, continuent de s'interroger sur la faisabilité d'un tel projet.
Un coût pour Thonon exorbitant
Il m’a donc semblé nécessaire de vous livrer le calcul financier et fiscal de cette opération afin de vous permettre de porter un jugement sur les déclarations des personnes qui s’accrochent encore à des hypothèses totalement fantaisistes ou irréalistes.
Dans cette opération, deux hypothèses ont été étudiées, la rénovation de l'actuel stade et la création d'un nouveau stade. Le coût des deux hypothèses est à peu près identique, à savoir 54 millions d'euros.
Dans le cas où les trois communes se partageraient la facture cela ferait pour chacune 18 millions.
Pour Thonon il conviendrait d'ajouter 18 millions supplémentaires pour les aménagements de voiries, création d'un passage sous voies SNCF,... ce qui porterait la part de Thonon à 36 millions d’euros.
Dans le contexte bancaire actuel, ce serait quasi impossible de trouver le financement adéquat pour les raisons suivantes :
- les banques ne prêtent que sur 15 ans maximum, soit une durée d'amortissement des investissements bien trop coûteuse quant à la durée de vie de l'équipement qui conduirait à une annuité d'emprunt exorbitante. Dans le contexte actuel, les grands projets "longs" trouvent difficilement des possibilités de financement.
- les banques ne prêtent quasiment plus, il y a fort à parier, dans la conjoncture économique actuelle, que le projet ne puisse même pas être lancé faute de banquiers prêts à suivre au-delà de 1 à 2 millions d’euros.
Une augmentation de la dette communale de 130 %
Par ailleurs, la dette communale est de 27 millions d'euros. Cela reviendrait à l'augmenter de 130 % : elle passerait de 27 millions d’euros à 63 millions.
Le remboursement du nouvel emprunt de 36 millions génèrerait une annuité de 3,4 millions, cela représenterait une augmentation des impôts locaux de 18 %. Ce coût serait essentiellement supporté par la taxe d'habitation et le foncier bâti (depuis la réforme de la taxe professionnelle).
Les chiffres sont donc parlants. Vouloir engager la commune dans un tel projet ne pourrait être que totalement démagogique et très dangereux pour l’avenir de nos finances locales et des autres projets indispensables que nous souhaitons mener.